Modifications des apports en eau douce

Compte tenu de son climat tropical, la Nouvelle-Calédonie est régulièrement soumise à d’importants épisodes pluvieux. Les écosystèmes sont donc naturellement exposés à des apports massifs en eau douce.

Pour beaucoup d’organismes, l’eau douce n’est pas toxique ; en revanche, certains organismes marins la supportent mal. Ils ne sont pas faits pour vivre en eau douce. En effet, elle peut les tuer. Ainsi, dans l’embouchure des rivières, on ne trouve pas de coraux. Ils poussent un peu plus loin.

Les activités humaines peuvent modifier les apports en eaux douces. C’est le cas notamment des lâchés d’eau qui ont lieu au niveau du barrage de Yaté. Pendant ces lâchés, plusieurs millions de litres sont évacués dans la rivière en quelques minutes et arrivent jusqu’au lagon.

Les industries minières, les entreprises et les foyers rejettent aussi de l’eau douce (usée) dans le milieu naturel. C’est le cas par exemple de l’effluent de la SLN qui est rejeté dans la grande rade à Nouméa.

La déforestation que subit la Nouvelle-Calédonie sous l’effet de l’exploitation minière, des feux et de l’urbanisation croissante de son territoire influence le débit des rivières. La forêt constitue en effet un véritable réservoir d’eau douce, qui retient les eaux de pluie. Les sols nus ou peu végétalisés n’ont plus aucune capacité de rétention d’eau et les rivières sont alors soumises à des phénomènes de crue. Il en est de même pour les zones humides, parfois asséchées à des fins d’aménagement. Elles tiennent un rôle important dans la régulation du débit des cours d’eau et la prévention des inondations.

A contrario, certaines activités humaines puisent de l’eau douce des rivières. C’est le cas de l’agriculture, qui se sert de l’eau pour arroser les plantations. C’est le cas aussi des industries minières qui ont besoin d’eau dans leur processus d’extraction de minerai ou pour refroidir leurs installations.

Impacts environnementaux

En zone littorale, les écosystèmes côtiers qui se trouvent à proximité des émissaires d’eaux usées peuvent être soumis à une baisse de la salinité. Les coraux par exemple supportent mal ce phénomène et peuvent en mourir.

Au bord des rivières, les épisodes de crue et d’inondation soumettent les espèces végétales à des phases d’immersion plus ou moins longues, avec parfois de forts courants. Certaines de ces espèces peu ancrées dans le sol peuvent être arrachées par les courants. D’autres ne supportent pas d’être immergées trop longtemps et meurent asphyxiées.

Une mauvaise régulation des pompages d’eau durant la saison sèche peut conduire à l’assèchement des cours d’eau et à la mort des organismes aquatiques qui s’y développent. Ces sécheresses sont responsables de la mort des espèces qui peuplent les cours d’eau. Les rives ayant perdu leur couvert végétal, sont plus sensibles à l’érosion et risquent d’être fortement dégradées à la prochaine crue.




Débit maximum du barrage de Yaté : 12 500 m3/s

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Sources