Introduction d'espèces envahissantes

Tout au long de son histoire, l’Homme a été responsable de l’introduction volontaire ou accidentelle d’espèces dans des milieux naturels. Il a transporté des milliers d’espèces loin de leur aire d’origine, que ce soit par le biais de l’agriculture, de l’élevage, du commerce, du tourisme ou des transports aériens et maritimes.

Ces phénomènes se sont intensifiés avec la mondialisation. Ces « nouvelles » espèces n’induisent pas toutes de graves conséquences dans les milieux où elles sont introduites. Certaines s’implantent de façon équilibrée dans leur nouvel environnement. D’autres, par contre, envahissent complètement le milieu, au détriment des espèces originelles.

Ces invasions biologiques sont considérées comme l’une des principales causes de perte de biodiversité dans le monde. C’est d’autant plus le cas dans un environnement à fort endémisme comme la Nouvelle-Calédonie.

Ces invasions biologiques sont considérées comme l’une des principales causes de perte de biodiversité
dans le monde.
Les mécanismes d’introduction d’espèces envahissantes

Mais, beaucoup d’espèces ont été introduites volontairement par le biais de l’agriculture (le Faux mimosa par exemple). Agrémenter les cultures (et les potagers) avec de nouvelles espèces de légumineuses ou d’arbres fruitiers est en effet une idée assez séduisante. L’horticulture est également responsable de l’import de plantes d’ornement pour les jardins privés ou pour les espaces verts publics.

Les éleveurs ont introduit sur le Territoire des bœufs, des cochons, des chèvres et des moutons. Les cochons notamment sont des espèces envahissantes.

Les animaux domestiques : chiens, chats, rongeurs et oiseaux ont bien entendu été introduits par l’Homme. A certains endroits, ils sont envahissants.

Certaines espèces ont été introduites à des fins de lutte biologique. Le principe est simple : on introduit un prédateur pour lutter contre une espèce devenue nuisible. Mais, ce prédateur peut à son tour devenir envahissant. C’est le cas du Martin triste introduit pour lutter contre les sauterelles qui ravageaient les cultures. C’est le cas aussi du Black bass utilisé pour contrôler la population de tilapias du lac de Yaté. Ces deux espèces sont aujourd’hui sur la liste des espèces envahissantes de Nouvelle-Calédonie.



Nombre d’espèces végétales envahissantes : 221
Nombre d’espèces animales envahissantes :
12 vertébrés et 6 invertébrés

La reforestation des anciens terrains miniers est la cause de l’introduction du Pin des caraïbes, seule espèce qui s’implante bien sur ces sols mais qui aujourd’hui est considérée comme envahissante.

Certaines espèces sont introduites de façon involontaire, par le biais du transport de personnes, de marchandises ou de matériaux. Les eaux de ballast des navires, par exemple, sont particulièrement dangereuses car elles peuvent contenir des algues et des larves d’organismes marins venus d’autres régions du globe. Si elles sont vidées dans le lagon, il peut y avoir contamination. Les organismes fixés sur les coques de bateau sont aussi des menaces. Les marchandises importées en container ou en vrac peuvent contenir des petits animaux potentiellement envahissants (insectes, rats, souris, oiseaux).

L’Homme est à l’origine de l’introduction
du Cerf ou du Lapin de Garenne

Cartographie des espèces envahissantes de fourmis

Etudier les populations de certaines espèces envahissantes comme les fourmis permet d’évaluer la qualité d’un site. Si les fourmis envahissantes dominent, c’est que le milieu est en mauvais état. Si les fourmis d’origine locale dominent, c’est que le milieu n’est pas trop perturbé. On peut noter aussi que dès que l’on détecte des fourmis envahissantes à un endroit donné, cet endroit est menacé.

La carte suivante est une représentation simplifiée :

  • des données du suivi des fourmis envahissantes produites par le bureau d'études BIODICAL dans le cadre d'études d'mpact environnental et de suivi (Vale Nouvelle-Calédonie notamment);
  • des données issues de la thèse de Mme. Berman.

Elle permet d'identifier la présence ou l'absence de fourmis envahissantes sur les grands sites en cours d'aménagement de la Nouvelle-Calédonie.

En zoomant fortement sur les différents sites, vous accédez à plus de détails sur la localisation des appâts occupés ou non par des espèces envahissantes.

Album

Sources
  • M. Pascal, N. Barré, M. De Garine-Wichtitsky, M. Lorvelec, T. Fretey, F. Brescia, H. Jourdan. Les peuplements néo-calédoniens de vertébrés : invasions, disparitions, IRD, 2006.
  • Y. Soubeyran. Espèces exotiques envahissantes dans les collectivités françaises d’outre-mer. Etat des lieux et recommandations. Collection Planète Nature. Comité français de l’UICN, 2008.
  • J. Goxe. Gestion et acquisition de données sur les plantes envahissantes : l’exemple de la cellule veille “Espèces envahissantes”. GEE, 2011.