La forêt sèche

Longtemps considérée comme une zone de friches sans intérêt, la forêt sèche a subi une forte déforestation. Elle a cédé la place aux terres agricoles et aux aménagements urbains. Alors qu’elle couvrait à l’origine l’ouest de la Grande Terre sur près de 4 500 km², cette forêt n’est présente aujourd’hui que sur 1 % de sa surface d’origine et elle est très fragmentée. Ce milieu naturel est considéré comme le plus menacé

d’extinction et comme l’une des priorités pour la conservation de la biodiversité en Nouvelle-Calédonie.


Superficie en Nouvelle-Calédonie : 52 km²
Superficie en province Sud : 24 km²
Nombre d’espèces végétales : environ 400
Taux d’endémisme végétal : 60 %
La forêt sèche, un réservoir de biodiversité

La forêt sèche est une forêt dense. On y trouve des arbustes et des lianes capables de résister à un climat relativement sec (moins de 1 100 mm de pluie par an).

La flore y est très diversifiée avec 400 espèces inventoriées. Plus de la moitié (60%) sont endémiques à la Nouvelle-Calédonie. Ce milieu naturel est également un habitat pour de nombreuses espèces animales (mollusques, insectes, reptiles et oiseaux).

La forêt sèche est directement menacée d’extinction.

La forêt sèche retient le sol grâce aux nombreuses racines des végétaux qui la constituent et permet donc de lutter contre l’érosion. Elle a donc une grande importance écologique.

Certaines espèces végétales de forêt sèche ont un fort potentiel économique. Le riz-bambou (Oryza neocaledonica) est endémique; il est adapté à la sécheresse et il constitue une véritable richesse agronomique.

La forêt sèche nous rend service ! Elle…

•   nous approvisionne en nourriture par la cueillette et la chasse,

•   nous approvisionne en matière première (bois),

•   régule le climat en captant le CO2,

•   retient l’eau et diminue le risque d’inondation,

•   filtre l’eau et améliore donc sa qualité,

•   stabilise les sols,

•   abrite des insectes pollinisateurs,

•   abrite de nombreux animaux et végétaux et représente donc une réserve de ressources génétiques,

•   représente un intérêt économique pour le tourisme.

La Guirlande des bois (Turbina inopinata) avec ses jolies fleurs rose fuchsia est une espèce particulièrement esthétique qui pourrait être exploitée en tant que plante ornementale. C’est le cas aussi de la Fontaine piment (Ixora margaretae) avec ses clochettes rouges poussant directement sur le tronc.

La forêt sèche, le milieu naturel le plus directement menacé d’extinction

La forêt sèche est constituée aujourd’hui de morceaux de quelques hectares, dispersés sur la façade ouest de la Grande Terre. Les espèces qui y vivent sont menacées. C’est d’autant plus grave que certaines espèces  - une soixantaine - ne se trouvent que dans la forêt sèche de Nouvelle-Calédonie. Si cette forêt disparaît, ces espèces disparaîtront également.

Aujourd’hui, cette forêt est protégée grâce à la mise en place du programme de conservation des forêts sèches, mais elle reste menacée par l’activité humaine (défrichement, feux de brousse), par l’action destructrice d’animaux (cerfs, bovins, lapins) et par l’étouffement causé par des espèces introduites envahissantes (Fruit de la passion, Faux mimosa, Lantana).

Espèces végétales de la forêt sèche

Le feuillage d’un grand nombre d’espèces caractéristiques de la forêt sèche présente des feuilles épaisses, coriaces et recouvertes d’un vernis ou de poils. De telles feuilles permettent de limiter les pertes en eau par transpiration et ainsi de résister à la longue saison sèche. La flore de la forêt sèche développe des racines à la surface du sol qui améliorent sa capacité à récupérer les eaux de pluie.

Espèces animales de la forêt sèche

Un important travail d’inventaire de la faune de la forêt sèche a été lancé ces dernières années grâce au programme de conservation des forêts sèches. Ce milieu naturel constitue l’habitat privilégié de nombreuses espèces de mollusques, d’insectes, de reptiles et d’oiseaux.

Surveiller la forêt sèche

Interview de Danielle Saint-Pierre
(1 minutes - Production OEIL - 2012)

La forêt sèche fait l'objet de plusieurs programmes d’actions répartis en cinq volets : restauration, acquisition de données, protection, pédagogie/sensibilisation et valorisation.

Certaines de ces actions font l’objet de suivis spécifiques, comme celui de Païta qui a consisté à mettre en clôture un espace délimité pour le protégrer des différentes menaces puis d'observer, de mesurer ce qui se passe dans la parcelle.

Cartographie des forêts sèches sur les communes de Païta et Dumbéa

Cartographie au 1:100000 des espaces de forêts sèches sur les communes de Païta et Dumbéa.

Sources
  • J. Barrault. Plantes des forêts sèches de Nouvelle-Calédonie. Programme Forêt sèche, 2006.
  • F. Desmoulins et N. Barré. Oiseaux des forêts sèches de Nouvelle-Calédonie. Programme Forêt sèche et Société Calédonienne d’Ornithologie, 2005.
  • Faune et Flore de Nouvelle-Calédonie. Site internet de Endemia, [en ligne]. http://www.endemia.nc (consulté le 10/02/2012).
  • Gouvernement. SERVICE_Forêts sèches et assimilées, [Service]. http://carto.gouv.nc/arcgis/rest/services/foret_seche_et_assimilee/MapSe... (consulté le 08/02/2012).
  • M. Hoff. La végétation de la Nouvelle-Calédonie. ORSTOM, 1982.
  • Programme Forêt sèche. Site internet du Programme Forêt sèche, [En ligne]. http://www.foretseche.nc (consulté le 12/12/2011).
  • Province sud. Site internet de la province Sud, [En ligne]. http://www.province-sud.nc (consulté le 14/12/2011).