Impact environnemental des incendies : bilan 2018

L'OEIL livre les résultats de son bilan de l'impact des incendies 2018 sur l'environnement calédonien

 

Les incendies sont une des principales menaces qui pèsent sur les milieux naturels en Nouvelle-Calédonie. En 2017, le premier bilan chiffré établi par l’OEIL rapportait 24 145 hectares brûlés, soit 1,3 % de la surface de la Nouvelle-Calédonie. L’année 2018 affiche un bilan presque quatre fois moindre avec 6 763 ha.

 

Les résultats en bref

La plus grande superficie brûlée : Ouégoa
Le plus grand nombre d’incendies : Koné
Moins de 1 ha brûlé : Farino, Île des Pins, Lifou, Nouméa, Sarraméa
Moins de 10 ha brûlés : Belep, Boulouparis, Maré, Moindou et Yaté

 

2018 : une année particulière

Cette carte compare l’année 2018 à la moyenne de la période 2012-2017. En rouge, les zones comptant de plus grandes surfaces brûlées, en bleu celles en comptant de plus faibles. À l’exception de quelques communes telles que le Mont-Dore, Poum ou Ouégoa, la majeure partie du territoire a bénéficié d’une année de répit sur le front des incendies en 2018. 

 

L'impact sur la végétation

En 2018, ce sont environ 6 500 hectares de végétation qui ont disparu sous le coup des flammes, tous types de végétation confondus.

Menace sur la biodiversité

En 2018, les incendies ont pu impacter les zones d’habitat connues de 30 espèces endémiques menacées. Ce sont sur les communes de Hienghène et Poya que les pertes potentielles seraient les plus nombreuses avec 7 périmètres d’alerte touchés sur chacune de ces communes.
Sont considérées comme menacées les espèces appartenant aux catégories les plus proches de l’extinction selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). En Nouvelle-Calédonie, l’association Endemia porte la responsabilité de l’évaluation des espèces : c’est l’Autorité Liste Rouge locale agréée par l’UICN.
Le nombre d’espèces menacées impactées est vraisemblablement en-dessous de la réalité, car les travaux de prospection et d’évaluation des espèces sont en cours. Fin 2019, l’évaluation des espèces de lézards était en cours de révision ; quant à la flore, un tiers seulement des espèces connues à cette date avait fait l’objet d’une évaluation.

 

La ressource en eau mise à mal

En 2018, 20 périmètres de protection des eaux sur 616 ont été touchés par 93 incendies. Cela signifie que 17 % des incendies de 2018 ont touché des périmètres de protection des eaux. C’est beaucoup, et pourtant certainement en-dessous de la réalité car près de 40 % des captages d’eau du territoire ne bénéficient pas de périmètres de protection. Le risque à terme, si le phénomène se répète sur les mêmes zones, est que ces captages ne puissent plus fournir d’eau, en quantité et en qualité, aux populations.

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Ce bilan s’appuie sur diverses sources de données. Les résultats ont été obtenus à partir de traitements géomatiques, permettant de croiser les données incendies avec une vingtaine de sources d’informations relatives aux enjeux environnementaux, optimisés grâce au développement d’outils réalisés par l’OEIL. Les données sur les incendies sont issues des détections de satellites du 1er janvier au 31 décembre 2018 :

  • en premier lieu celles des satellites Sentinel 2A et 2B du programme européen Copernicus qui prennent des images optiques, en quelques sortes des «photos satellites» sur lesquelles on peut distinguer les zones brûlées ;
  • d’autre part, celles des capteurs thermiques VIIRS et MODIS portés par des satellites de la NASA qui détectent des sources de chaleur appelées «points chauds».

Des surfaces brûlées peuvent ne pas avoir été détectées pour plusieurs raisons :

  • une couverture nuageuse, la fumée générée par l’incendie, un feuillage épais ou l’ombre du relief peuvent masquer des surfaces brûlées ;
  • si un incendie est caché par les nuages pendant plusieurs semaines consécutives, la végétation peut repousser, masquant la trace de l’incendie pour les satellites ;
  • si la végétation est peu dense, comme sur les sols miniers, la sensibilité de détection peut être affectée ;
  • si la surface brûlée est trop petite pour être détectée (moins de 1 ha).

Par ailleurs, la précision variable des informations environnementales utilisées et l’absence de certaines données de caractérisation des enjeux environnementaux doivent conduire à ne pas considérer ce bilan, malgré tout le soin que nous avons apporté à son élaboration, comme une vérité absolue. 

 

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