Destruction mécanique des milieux

Les milieux naturels subissent de multiples agressions, entre autre des destructions directes, qu’on peut qualifier de « mécaniques ». L’effet d’un bulldozer dans une mangrove en est un très bon exemple. Les destructions mécaniques concernent les sols et ce qui les recouvre : végétaux ou animaux.

La destruction mécanique des sols est essentiellement due à l’extraction minière et aux actions de terrassement en tout genre (construction de route, de lotissement, etc.). En général, la végétation qui recouvre le sol disparaît avec lui. La destruction mécanique de la végétation a plusieurs origines :

  • le prélèvement d’arbres dans le cadre d’une exploitation forestière ;
  • le défrichement pour l’agriculture ou pour la construction ;
  • la destruction par le feu pour la chasse ou bien par accident ;
  • la surconsommation des plantes de l’écosystème par des espèces envahissantes (cerf, lapin).

La destruction mécanique des écosystèmes marins provient par exemple :

  • du recouvrement volontaire de l’écosystème lors de la construction d’un remblai ;
  • de l’écrasement lors de la construction d’un ouvrage ;
  • de l’arrachage volontaire de massifs coralliens ou d’herbiers ;
  • de l’arrachage involontaire de massifs coralliens ou d’herbiers avec les ancres des bateaux ;
  • du piétinement (pêche à pied).

Impacts environnementaux

Les impacts environnementaux sont évidents : les milieux naturels sont abîmés ou totalement détruits. Or, ces milieux sont avant tout des habitats pour les espèces animales et végétales. Détruire les milieux naturels fragilise donc la flore et la faune et, dans certains cas, entraîne l’extinction des espèces endémiques et donc une perte de biodiversité.

La constitution d’une forêt est un processus très long. Les espèces sont en interaction complexe et on ne peut pas replanter une forêt primaire. La détruire est donc un acte définitif.

Détruire une forêt primaire est un acte définitif

Détruire la mangrove ou les récifs coralliens représente exactement le même problème. Les coraux ne grandissent que de quelques centimètres par an alors qu’il ne faut que quelques secondes pour détruire toute une colonie corallienne.

La destruction du couvert végétal aggrave par ailleurs les phénomènes d’érosion. Cela provoque d’autres pressions environnementales telles que l’augmentation des apports en particules et en métaux dans le lagon.


Temps nécessaire pour détruire un corail massif
de 50 cm : quelques secondes

Temps nécessaire à un corail massif pour atteindre
50 cm de diamètre : des dizaines d’années.

Sources
  • B. Beliaeff, G. Bouvet, J.-M. Fernandez, T. Laugier et C. David. Guide pour le suivi de la qualité du milieu marin en Nouvelle-Calédonie. ZONECO et CNRT, 2011.
  • M. Juncker et G. Bouvet. Introduction à l’étude des pressions et des menaces sur les écosystèmes littoraux de Nouvelle-Calédonie. CRISP, 2006.

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