La cinquième campagne de transplantation d’organismes marins s’est déroulée de fin-avril à début octobre 2014 (soit 155 jours d’immersion) suite aux travaux de synthèse des données de 2010 à 2013.
A la différence de la campagne précédente, celle-ci a été marquée par une immersion plus longue (de environ 5 mois au lieu de 3 mois) et par ajoute de deux stations complémentaires située dans la Baie du Prony (St15-Rade du Nord et St16P-Quai du Port de Prony) au 8 stations habituelles du suivi.
Cette étude a permis pour les bivavles Isognomon isognomon de rassembler les 8 éléments étudiés en deux groupes : le groupe 1 qui est constitué de métaux appelés « latéritiques » (Co, Cr, Fe, Mn et Ni) et le groupe 2 d’éléments appelés « terrigènes » (As, Cu et Zn). Tandis qu’aucune tendance n’est constatée pour les éléments du groupe 2, ceux du groupe 1 montrent une dispersion nette liée à la typologie entre les stations dites « Baie » (St03, St06, St15, St16, St16P et St18) et les stations dites « Océanique » (St07, St13, St14 et St31). Plus précisément, la station du port St16P présente les valeurs les plus élevés en Cr, Co, Mn, Ni et Fe mais également en Zn. A l’inverse, la station à proximité de l’îlot Nouaré (St31) qui fait office de référence présente les valeurs les plus faibles en Co, Mn, Ni, As et Zn.
Cette campagne 2014 présente ainsi une réponse cohérente qui n’avait été observée que rarement depuis la réalisation du caging dans le périmètre de VALE. L’analyse spatiale et temporelle des facteurs biologiques et environnementaux laisse penser que cette réponse différentielle de la campagne 2014 serait induite par la durée de caging supérieure aux autres campagnes. Ainsi, la prochaine campagne devra être réalisée en maintenant une durée d’immersion similaire et devrait permettre de confirmer que ce facteur est bien déterminant dans la réponse différentielle observée du bioindicateur de cette campagne 2014.
En ce qui concerne l’algue Lophobora variegata, une perte quasi totale de matériel biologique a été constatée sur toutes les stations. Cette diminution du nombre de frondes se révélant trop importante pour effectuer les analyses. D’après les travaux de synthèse, l’algue L. variegata semble fournir une réponse intéressante aux pressions environnementales et de ce fait semble être un bon bio-indicateur mais elle ne peut être utilisée dans les conditions d’exposition actuelles malgré les modifications expérimentales apportées les deux dernières années. Ainsi, deux espèces de mollusques, le clam Gafarium tumidum et l’huitre Pinctade maculata sont proposées pour remplacer cette algue pour les prochains suivis.
