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HISTOIRE COLONIALE;COLONISATION;SOCIETE TRADITIONNELLE;POLITIQUE FONCIERE;DROIT FONCIER;PERCEPTION DE L'ESPACE;RESERVE;CONTROLE SOCIAL;ETUDE COMPARATIVE;ASSIMILATION SOCIALE
La présente communication tente d'explorer certaines des modalités selon lesquelles les politiques administratives coloniales françaises ont remodelé l'organisation et orienté l'évolution des sociétés autochtones de Tahiti et de Nouvelle-Calédonie, autour du contrôle de l'espace et de l'autorité politique. Les deux colonisations se sont faites à peu près en même temps et ont été menées par des personnels issus des mêmes corps. Pour autant, l'administration encadre deux sociétés autochtones différentes et, d'un territoire à l'autre, les objectifs coloniaux sont, de même, en partie différents et les possibilités de colonisation inégales. S'agissant des convergences entre les situations tahitiennes et néo-calédoniennes, les politiques administratives et foncières remodèlent tant le rapport à la terre et à l'espace, que les mécanismes du politique et du contrôle social précoloniaux. Aux fluidités sociales et foncières précoloniales tend à être substitué un rapport borné à l'espace, l'accent étant désormais mis sur une étroite territorialisation des groupes de parenté et de l'autorité politique. Les divergences entre les situations tahitiennes et néo-calédoniennes sont tout aussi marquées. La colonisation en Nouvelle-Calédonie est caractérisée par le système de réserve. A Tahiti, l'état colonial retient l'option juridique de la plénitude des droits "naturels" des populations autochtones : les terres ne sauraient être obtenues que par consentement à l'achat. Dès lors, l'administration française mène une politique d'assimilation institutionnelle et juridique, visant, en particulier, à éliminer les obstacles aux transactions foncières contenus dans la législation tahitienne. (Résumé d'auteur)