Huit espèces de Lasioglossum sont inventoriées de Nouvelle-Calédonie. Un nouveau sous-genre cleptoparasite
endémique, avec une nouvelle espèce, Lasioglossum (Parachilalictus n. subg.) neocaledonicum n. sp., est décrit. Les
espèces endémiques suivantes du sous-genre Chilalictus sont nouvelles : Lasioglossum (Chilalictus) alticola n. sp., L. (C.)
tchambae n. sp. et L. (C.) webbi n. sp. Une nouvelle sous-espèce, Lasioglossum (Chilalictus) polygoni austrocaledonicum
n. ssp., est décrite de Nouvelle-Calédonie et d'Australie. Les espèces australiennes L. (Chilalictus) lanarium (Smith 1853) et
L. (C.) instabilis (Cockerell 1914) sont découvertes pour la première fois en Nouvelle-Calédonie. Lasioglossum
(Parasphecodes) sulthicum (Smith 1853) est la première espèce de ce sous-genre australien signalé en Nouvelle-
Calédonie. L'émergence du parasitisme et la spéciation en condition insulaire font l'objet d'une discussion. Le cleptoparasitisme
du nouveau sous-genre Parachilalictus n. subg. peut être établi en examinant un ensemble de caractères
morphologiques convergents chez les groupes parasites de Halictidae dont les principaux sont la réduction de la brosse
collectrice de pollen sur les pattes postérieures et l'aplatissement de la quille du labre. La forte ressemblance de
Parachilalictus n. subg. avec les espèces de Chilalictus endémiques de Nouvelle-Calédonie et son absence en Australie
suggère une spéciation locale et récente. Les deux nouvelles espèces endémiques décrites dans le sous-genre Chilalictus et
dont Parachilalictus n. subg. pourrait avoir émergé ont une distribution montagnarde (L. alticola n. sp., L. tchambae n.
sp.). Dans le complexe L. polygoni (Cockerell 1929), la spéciation s'exprime par la variation de la densité et la force de la
ponctuation. A basse altitude et le long de la côte ouest plus sèche, on trouve la sous-espèce typique polygoni. A des
altitudes variant de 5 à 1150m, il existe clairement deux autres sous-espèces. La nouvelle sous-espèce austrocaledonica ne
se trouve que dans la partie sud de l'île, en milieu ouvert de « maquis » tandis que la sous-espèce delobeli Pauly &
Munzinger 2003 a une distribution plus étendue sur les massifs montagneux de la partie est, et a été rencontrée
essentiellement le long de pistes forestières en forêt dense humide. Cette dernière sous-espèce habite aussi l'Australie.